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La scolarité des ados de Sini Gnassigui, Août 2012

L’école, un élément déterminant de nos actions

La moyenne d’âge au Burkina Faso est actuellement de 15 ans. Ce qui signifie que les enfants représentent plus de la moitié de la population. La natalité est estimée à 7 enfants par femme. L’Etat encourage la scolarisation des enfants et ouvre des écoles, mais en nombre insuffisant face au nombre croissant d’élèves.

A Bobo Dioulasso les écoles publiques sont surchargées, malgré les efforts étatiques. Au primaire, comme au secondaire, il y a entre 130 et 200 élèves par classe. Les frais annuels de scolarité dans les établissements du primaire sont moins chers que dans le privé, soit environ 10 000 fcfa contre 30 000 à 50 000 fcfa (voire bien supérieur dans certaines écoles élitistes).

Pour pouvoir accéder au collège ou au lycée dans le public, il est indispensable pour les élèves d’avoir obtenu le C.E.P. (Certificat d’Enseignement Primaire) pour l’entrée en 6ème ou le B.E.P.C. (Brevet des collèges) pour l’entrée en 2de, avec une moyenne supérieure à 12. Ainsi les frais de scolarité sont en partie assurés par l’Etat. Ils s’élèvent à environ 32 000 fcfa (contre 70 000 à 100 000 fcfa  en privé)en moyenne au collège, et à environ 40 000 fcfa (contre 100 000 à 150 000 fcfa en privé) au lycée. Et toujours avec des effectifs autours 120 à 150 élèves par classe en public (contre 70 à 100 élèves en privé). De sorte que dans les établissements publics ne se retrouvent que les meilleurs élèves. La sélection et la compétition pour entrer et se maintenir dans ces classes sont très serrées.

Les six adolescents de « SINI GNASSIGUI », âgés aujourd’hui de 13 à 17 ans, sont scolarisés. L’association les prenant en charge depuis le début avait choisi de ne pas négliger ce domaine, en engageant un professeur particulier, monsieur Drabo, directeur d’école primaire, chargé de reprendre avec les enfants tous leurs programmes scolaires pendant les jours de repos, les jeudi, samedi et parfois le dimanche. Le résultat est là, grâce à lui : certains d’entre eux sont d’excellents élèves. Toutefois l’inquiétude grandissante cette année scolaire quant à leur devenir à jouée sur tous leurs résultats.

Ainsi l’aînée, Kadi, 17 ans, a commencé sa scolarité à 11 ans, dans le privé, et à toujours été classée en tête de classe. Du CP1 à la 5ème elle a assuré deux niveaux par année scolaire. En 4ème elle était première sur 85 élèves, avec tableau d’honneur et félicitations. En 3ème, malgré une année difficile dû à l’angoisse liée à leur devenir commun, elle s’est maintenue dans le premier quart de sa classe, et a obtenu son  B.E.P.C. (nous attendons de savoir si elle a eu plus de 12 avec l’entrée en 2de ). Elle souhaite faire médecine.

Cynthia, 15 ans, était l’an passé, en 5ème classée en moyenne 15ème sur 89 élèves. Elle avait effectué d’énormes progrès. En 4ème, cette année, elle s’est maintenue dans le premier tiers de la classe sur 95 élèves. Elle passe en 3ème. Elle souhaite être journaliste.

Catherine, 14 ans,  Adama, 15 ans, et Issouf, 16 ans, suivent la même classe. L’an passé au CM2, Adama et Issouf se disputaient les premières places. Ils ont obtenu leur C.E.P., premiers de leur établissement privé, avec entrée en 6ème publique. Catherine, dont la scolarité a toujours été plus difficile, avait vraiment progressée, se situant dans la première moitié de la classe. Elle a également obtenue son C.E.P., mais avec moins de 12 de moyenne elle est restée dans le privé. Cette année  a été plus laborieuse, et soucieuse. Adama, en 6ème publique, a eu le tableau d’honneur, avec une moyenne de 13, classé 26ème sur 139 élèves. Il passe en 5ème. Il souhaite être avocat. Issouf , dans la même classe, a un peu baissé, avec une moyenne de 11,5, classé 45ème sur 139. Il passe en 5ème. La situation de Catherine est bien plus inquiétante. Très angoissée cette année, elle a baissé les bras et n’a pas su maintenir ses efforts.  Elle est passée de 12,5 à 9 de moyenne en 6ème privée. Elle passe en 5ème, mais elle devra beaucoup travailler. Elle souhaite être gendarme.

Enfin Mariam, 13 ans, était première en CM1. Cette année en CM2, elle était dans les 10 premières. Elle a eu son C.E.P. et passe en 6ème (on attend de savoir si elle a obtenu l’entrée en 6ème publique). Elle hésite encore sur son orientation professionnelle, peut être institutrice.

C’est aussi parce que nous croyons fortement en leurs potentiels que nous souhaitons les soutenir et les pousser le plus loin possible dans leurs études.

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